Mwali

Introduction

Mohéli, également connue sous le nom de Mwali, est la plus petite et la moins peuplée des îles principales de l’Union des Comores. Située au sud-ouest de l’archipel, elle se distingue par sa biodiversité exceptionnelle, sa culture préservée et son attachement aux traditions. Cet article explore l’histoire, les caractéristiques géographiques, les dynamiques sociales et les défis contemporains de cette île paisible mais essentielle à l’identité comorienne.

Histoire de Mohéli

Habitée depuis plusieurs siècles, Mohéli a été influencée par des populations africaines, arabes et austronésiennes. Elle a été gouvernée par des sultanats, dont celui de Djoumbé Fatima, une figure féminine marquante du XIXe siècle. En 1886, elle devient protectorat français avant d’intégrer l’ensemble des Comores indépendants en 1975. Moins impliquée dans les instabilités politiques que ses voisines, Mohéli a souvent été perçue comme un bastion de paix dans l’Union.

Culture, Traditions et Coutumes

Le Grand Mariage (Anda)

Comme sur les autres îles, le Grand Mariage est une tradition majeure à Mohéli. Moins ostentatoire qu’à Ngazidja, il conserve un fort ancrage spirituel et communautaire. La solidarité et la simplicité sont au cœur des cérémonies.

Langue, habits et pratiques

Le shimwali, dialecte local du comorien, est largement utilisé. Les tenues traditionnelles sont portées lors des fêtes et cérémonies. La transmission orale, les chants religieux et les rituels de guérison perpétuent l’identité culturelle mohilienne.

Langues parlées à Mohéli

À Mohéli, les habitants parlent principalement le shimwali, avec le français comme langue administrative et l’arabe utilisé dans les contextes religieux. Le multilinguisme est valorisé, notamment dans l’éducation et la pratique religieuse.

Géographie et Principaux lieux

Mohéli est montagneuse, verdoyante et encerclée de récifs coralliens. Elle abrite le Parc Marin de Mohéli, premier parc national marin de la région, reconnu pour ses tortues, dauphins, baleines et poissons tropicaux. Les plages de Nioumachoua, les montagnes de Djoumbé et les îlots protégés en font un joyau écologique.

Démographie

Avec environ 50 000 habitants, Mohéli est faiblement peuplée par rapport aux autres îles. La population est jeune, avec une forte proportion vivant de la pêche, de l’agriculture et du petit commerce. La structure sociale repose sur des liens familiaux étroits et un fort ancrage communautaire.

Économie

L’économie mohilienne repose sur l’agriculture vivrière, la pêche artisanale et les transferts de la diaspora. Le tourisme écologique est en développement, notamment autour du parc marin. Les infrastructures sont limitées, mais des projets soutenus par des ONG et des bailleurs internationaux visent à améliorer les routes, l’électricité et les services de base.

Relations avec la France

Les relations entre Mohéli et la France passent par la coopération au développement, surtout dans le domaine de l’environnement. Bien que moins politisée que dans les autres îles, la question de Mayotte est également présente dans les discours politiques locaux.

Organisation politique et administrative

Mohéli est administrée par un gouverneur élu, dans le cadre du système fédéral comorien. Elle dispose d’une assemblée insulaire, d’un exécutif local et d’une relative autonomie. La gouvernance est souvent perçue comme plus stable et inclusive que dans les autres îles.

Vie politique

Mohéli a accueilli la présidence tournante de l’Union à plusieurs reprises. Ses représentants politiques sont généralement reconnus pour leur modération. La société civile mohilienne, bien que discrète, joue un rôle actif dans la préservation de l’environnement et la sensibilisation à la citoyenneté.

Système éducatif

Le système éducatif reste confronté à des difficultés : manque d’établissements secondaires, absence d’enseignement supérieur sur l’île, et taux élevé de décrochage scolaire. Les efforts récents se concentrent sur l’amélioration des écoles primaires et l’accès aux bourses d’études pour les jeunes Mohéliens.

Système de santé

L’accès aux soins est limité. L’hôpital de Fomboni, capitale de l’île, manque de personnel et d’équipements. De nombreuses femmes accouchent encore à domicile. Les ONG et les missions de santé jouent un rôle central dans l’accès aux soins.

Corruption

Mohéli est relativement épargnée par les scandales de corruption. Toutefois, le manque de transparence dans la gestion de certains projets de développement soulève des inquiétudes. Des campagnes locales visent à encourager une gouvernance responsable et participative.

Religion

La population est majoritairement musulmane sunnite. Les pratiques religieuses sont respectées, avec un fort enracinement dans les valeurs communautaires et la solidarité. Le ramadan, les fêtes religieuses et les rites de passage rythment la vie sociale. Des influences soufies persistent, notamment dans les rituels traditionnels de guérison.

Conclusion

Mohéli est une île discrète mais précieuse dans l’ensemble comorien. Forte de sa culture, de son environnement exceptionnel et de sa stabilité sociale, elle incarne un modèle de développement durable à l’échelle insulaire. En investissant dans son capital humain, en valorisant son écosystème et en renforçant ses institutions locales, Mohéli peut devenir un exemple de résilience pour tout l’archipel.